Lee Marvin / Cinema
Lee Marvin est sans doute l'un des méchants de cinéma qu'on a le plus aimé détester. Il compose avec délectation de dangereux sadiques et des brutes épaisses qui lui attirent le plus souvent les faveurs du public. Né en 1924, il sert comme marine pendant la Seconde Guerre Mondiale. Grièvement blessé pendant la bataille du Pacifique, il s'intéresse au théâtre pendant sa convalescence : après la guerre, on le verra à Broadway dans des pièces comme Billy Budd et Un tramway nommé Désir.
Dès les années 50, Lee Marvin promène son visage inquiétant dans des westerns ou des polars : ses personnages de gangster psychopathe dans Règlements de compte (1953) de Fritz Lang et de motard déjanté dans L'Equipée sauvage (1954) de Laslo Benedek sont encore dans toutes les mémoires. Sa décontraction naturelle alliée à sa dureté et son physique imposant sont formidablement utilisés par les réalisateurs. Il lui faut pourtant attendre la décennie suivante pour accéder au statut de star : il incarne un tueur froid et professionnel dans A bout portant (1964) de Don Siegel, avant de décrocher un Oscar pour son double rôle dans Cat Ballou d'Elliot Silverstein.
Lee Marvin continue à tourner pour les metteurs en scène les plus audacieux, comme John Boorman pour Le Point de non-retour (1967), mais reste l'un des comédiens fétiches de Robert Aldrich, de Attaque (1956) aux Douze salopards (1967) et à L'Empereur du nord (1973). Il tourne même en France sous la direction d'Yves Boisset dans Canicule, et décède en 1987 d'une crise cardiaque à l'âge de 63 ans.