Michel Simon / Cinema
Né à Genève, Michel Simon abandonne très tôt la charcuterie de son père et les études pour s'installer à Paris, où il exerce plusieurs petits métiers pour survivre. Rappelé sous les drapeaux en 1914, il se révèle un soldat indiscipliné et passe l'essentiel de son temps au cachot. Mais lors d'une permission, Michel Simon admire Georges Pitoëff dans Hedda Gabler d'Ibsen : sa vocation est née. Après avoir rejoint quelque temps la troupe du comédien, il retourne à Paris et triomphe sur scène dans le rôle de Cloclo dans Jean de la Lune de Marcel Achard aux côtés de Louis Jouvet.
Parallèlement, Michel Simon débute au cinéma dans plusieurs films muets, où la mobilité de son visage et la virtuosité de ses expressions lui valent l'admiration du public. A l'arrivée du parlant, il enchaîne les chefs d'oeuvre comme La Chienne (1931) et Boudu sauvé des eaux (1932) de Jean Renoir ou encore L'Atalante (1934) de Jean Vigo, où son jeu mêle habilement démesure et tendresse. Sans oublier les inoubliables Drôle de drame (1937) et Quai des brumes (1938) de Marcel Carné.
Après-guerre, Michel Simon atteint des summums d'ambiguïté dans Panique (1946) de Julien Duvivier ou La poison (1951) de Sacha Guitry. Parfois cruel ou énigmatique, il est profondément humain dans Austerlitz (1959) d'Abel Gance. Tournant sous la direction des plus grands cinéastes, cet irréductible anarchiste aura joué dans une centaine de longs métrages et une cinquantaine de pièces de théâtre. Michel Simon s'éteint en 1975 après s'être illustré dans un ultime rôle de clochard dans L'ibis rouge (1975) de Jean-Pierre Mocky.
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